Ruviu

Gavoi-Sardaigne 2012

Action-Vidéo en couleurs 7 mn.

Vidéo et montage : Fabio Olmi

Voix : Antonio Are

Photos : Enrico Lai

Je suis la femme, je suis la bête, je suis la mort comme les éléments d’une trilogie fondatrice qui traverse la Sardaigne.

Mon art est un acte sacrificiel de renaissance à travers un rituel immémorial. Dans la culture archaïque sarde, la femme ne porte pas le masque zoomorphe réservé aux  hommes. Elle est déjà un animal. Je me couvre ainsi le visage, comme dans mon autre film (Chiapra), d’un masque interdit aux femmes. En revendiquant cette appartenance symbolique au monde animal, j’arbore un masque à l’envers, derrière ma tête, qui regarde le labour qui s’ouvre dans mes épaules. Comme réincarnation de la Terre, je suis la Terre qui se travaille elle-même.

Mon labourage exténuant est une métaphore de la Terre-mère mise en souffrance aujourd’hui par l’humanité. La Terre, cette pachamama sacrée est notre mère à tous. Je l’ouvre avec ma sueur et mon sang comme une pluie ou un canal d’irrigation, comme un appel.

Cette poésie d’action est aussi un cri d’alarme, une prière, une dénonciation des pays qui encore aujourd’hui, exploitent les femmes et les utilisent à la place des bêtes dans le travail agricole.

La Crise de l’humanité est aussi celle de notre terre que les sociétés industrielles détruisent chaque jour un peu plus par leur cupidité. Le pétrole aspire nos pieds. Les nappes phréatiques sont épuisées ou polluées. Monsanto invente des semences contre nature, non reproductibles. Les abeilles agonisent au milieu des fleurs polluées.

Dans ce film, je suis en même temps la représentation du taureau qui laboure et la femme qui écartèle cette terre comme une métaphore d’elle-même.

Le sillon qui se dessine derrière moi est également celui de la poésie.

Le vers du poème que la femme ouvre est le poème que nous pouvons créer sur notre terre comme une espérance.

Creuser le sillon d’un monde nouveau est aussi une fonction de l’art.

Biancu

Gavoi-Sardaigne 2012

Action-Vidéo en couleurs 7 mn.

Vidéo et montage : Fabio Olmi

Voix : Veronica Maccioni

Photos : Enrico Lai

À partir du mythe de “Sisifo”, ce travail est une réflection sur la condition de la femme.

Les entraves que la société moderne mets aux femmes d’aujourd’hui ne sonts pas les mêmes que celles des notres grand-méres, mais elles sonts là, malgré le progres, les luttes pour l’egalité des droits etc. Le chemin des femmes vers la parité des droits est ancore long, mais elles sonts en marche, et comme Sisifo n’arrêtent pas de porter en haut du sommet le poids de leur condition, partout dans le monde, même si parfois le resultat n’est pas proportionel aux efforts et il faut stoïquement recomencer.

Nigheddu

Gavoi-Sardaigne 2012

Action-Vidéo en couleurs 7 mn.

Vidéo : Fabio Olmi

Voix : Veronica Maccioni

Photos : Enrico Lai

Ce vidéo-poéme est un dialogue avec mon pére.

À travers la voix magnifique de Veronica Maccioni, qui chante une berceuse en forme de lamentation funébre en sarde et les belles images tounées par Fabio Olmi, dans le lac de “Gusana” à Gavoi, j’envoie un poème depuis l’invisible.