Ollolai-Sardaigne 2004

Vidéo-installation-photos

14 impressions numériques en couleurs (format 70X100)

Vidéo 15 min

Photos : Siesko

Dans ce travail je mets en scène ma propre mort pour traiter le sujet de l’euthanasie rituelle pratiquée jadis dans mon pays.

Dans le contexte privilégié du centre de la Sardaigne, la Barbagia conserve encore d’une manière vivante les superstitions et les mythes nourrissant les rites ancestraux chamaniques. En particulier les coutumes et les cérémonies liées aux cultes des morts sont encore vivaces.

Si l’Accabadora, (du verbe acabar, achever) est une femme donneuse de mort, elle est aussi une donneuse de vie. Sage-femme et guérisseuse, passeuse de monde, elle octroie « la bonne mort ». Héritière de la médecine ancestrale, ce personnage caractéristique de la communauté abrège la souffrance des malades en phase terminale quand leur agonie devient inacceptable.

Dans la séquence de photos prises pendant le tournage, je place, en arrière-plan, l’image d’une salle de réanimation d’un hôpital moderne. Je resitue ainsi dans son contexte actuel, ce thème très controversé de l’euthanasie, déjà résolue avec éthique et dignité par nos ancêtres.

Entre fiction et document ethnologique, à travers les lamentations funèbres, je rends aussi hommage aux dernières attitadoras de ma région, poétesses improvisatrices de la mort.

Ce film est dédié aux quatre pleureuses, du village d’Ollolai, grâce à qui ce projet a pu être réalisé: Marianna Columbu, Giuseppa Bussu, Marianna Arbau Broderi, Giuseppa Manca.